Prothèse totale de la hanche et coxarthrose

La Hanche est l’articulation située entre le bassin et la cuisse. Elle se compose de la tête du fémur en forme de sphère qui s’articule avec le cotyle ou cavité acétabulaire du bassin, en forme de demi-sphère. La mobilité de la hanche est possible sans douleur grâce au cartilage qui recouvre la tête fémorale et la cavité acétabulaire.

Quand le cartilage s’use, les mouvements deviennent plus difficiles et douloureux. Cette usure définit l’arthrose de la hanche ou coxarthrose.

Les douleurs sont initialement présentes lors des activités comme la marche ou les changements de position puis deviennent permanentes voire également nocturnes. Ces douleurs typiques sont situées au pli de l’aine, ou à la face externe de la hanche, mais peuvent également être situées dans la cuisse, au- dessus du genou ou dans la fesse.

La limitation de l’amplitude des mouvements retentie sur la marche avec une limitation de la distance indolore, une boiterie et nécessiter l’aide de cannes. D’autres mouvements de la vie quotidienne, par exemple, l’usage des escaliers ou mettre ses chaussettes deviennent difficile. Un retentissement sur la partie basse de la colonne vertébrale est possible.

Le diagnostic de coxarthrose est confirmé sur des radiographies de votre hanche avec un signe majeur : le pincement articulaire

Le traitement initial associe des médicaments antalgiques, des anti-inflammatoires et parfois des infiltrations. Quand Il n’est plus efficace ou n’est plus toléré, un avis chirurgical peut être proposé.

Lors de cette consultation, le chirurgien après son examen, peut-être amené à vous proposer un traitement de remplacement de votre articulation par une prothèse totale de hanche. Le principe est de reproduire le fonctionnement normal de votre hanche en mettant en place une tige comportant une bille dans votre fémur (la pièce fémorale et sa tête) qui s’articule avec une pièce en demi sphère posée dans votre bassin (l’insert cotyloidien). En fonction de votre âge, de l’état de votre articulation et de vos antécédents, le chirurgien va déterminer le type de prothèse qui est le plus adapté à votre cas.

Après la prise de décision chirurgicale, un bilan pré-opératoire est réaliser pour dépister une éventuelle contre-indication à l’anesthésie ou la nécessité d’une prise en charge particulière. Le choix de l’anesthésie sera fait en consultation de pré-anesthésie. Dans la plupart des cas, pour des raisons de confort pour vous, une anesthésie générale vous sera proposé mais dans certains cas, une anesthésie partielle des membres inférieurs (rachianesthésie) vous sera conseillée.

L’intervention proprement dite dure en moyenne de 60 à 90 minutes selon l’état local de votre hanche et votre morphologie. Néanmoins, vous serez en salle d’opération pour une durée plus longue, nécessaire, pour vous endormir, vous préparer à la chirurgie, l’effectuer, vous réveiller et faire des radiographies de contrôle de votre nouvelle hanche.  Le chirurgien va retirer, le col et la tête fémorale de votre hanche usée et préparer le bassin et le fémur pour recevoir votre prothèse. Après cette préparation, les pièces prothétiques sont mises en place et le chirurgien vérifie la bonne mobilité et stabilité de la hanche.

En l’absence de soucis, votre premier lever se fera le jour même de l’intervention ou le lendemain matin avec l’aide d’un kinésithérapeute. Selon vos antécédents, et vos progrès, votre séjour hospitalier durera de  2 à  5 jours dans la majorité des cas. Une attention particulière est portée à la gestion des douleurs post-opératoire. Le retour à domicile est la règle, le séjour en centre de rééducation est devenu l’exception.

Lors de votre consultation initiale, le chirurgien vous expliquera les différentes modalités de la chirurgie.

Que faut-il retenir, en résumé :

L’évolution normale et le suivi :

La prothèse totale de hanche permet le plus souvent de ne plus souffrir de sa hanche et de retrouver un niveau d’activité satisfaisant voir « normal ». Beaucoup de patients parlent de « hanche oubliée » car ils ne ressentent plus de gêne.

La reprise de la marche, se fait de manière presque immédiate, mais  sa récupération optimale nécessite en règle un  délai de 6 à 12 semaines. L’usage des cannes  est le plus souvent abandonné de façon définitive entre 3 et 6 semaines post-opératoires. Au retour à domicile, quelques séances de rééducation sont prescrites mais la meilleure activité est alors la marche.

La reprise de la conduite se fait en règle aux environs du premier mois. La reprise des activités professionnelle est variable selon le métier ou les spécificités des trajets pour s’y rendre.

La reprise de sports n’est en générale permise qu’après environ 3 à 6 mois. Les sports entrainant des chocs répétés ou des risques de chute sont déconseillés..

Même si la hanche semble aller va bien, une surveillance clinique et radiologique de celle-ci vous sera proposée. En effet, comme tout système mécanique, votre prothèse peut s’user ou perdre son adhérence à l’os (« descellement »). Plus ces anomalies éventuelles sont dépistées tôt plus leur traitement est aisé. Des consultations de contrôle régulières vous seront proposées.

Dans le temps, la réapparition de douleurs ou de gênes, doivent vous faire consulter rapidement.

La durée de vie d’une prothèse est très variable d’un patient à l’autre mais elle est en moyenne de 15 à 20 ans et parfois beaucoup plus.

Les principales complications possibles :

Aucune chirurgie, n’est à risque zéro, de même que lors d’un déplacement en voiture ou en avion. Néanmoins, le bilan que vous subissez avant l’intervention est fait pour dépister et limiter au maximum ces risques où leurs conséquences.

En per-opératoire, les risques sont très faibles en règle très inférieurs à 1% des cas. Il peut s’agir de fractures lors de la mise en place de la prothèse, qui seront réparées lors de la chirurgie mais qui pourra modifier la vitesse de récupération de la marche.  Il peut également exister des lésions nerveuses, touchant le plus souvent le nerf sciatique, pouvant entrainer des gênes prolongée.

Les autres complications principales potentielles à retenir sont :

– Les inégalités de longueur des membres inférieurs : elles sont le plus souvent modérées ( de 0,5 à 1 cm). Si elles sont ressenties comme gênantes, elles nécessitent alors une semelle de compensation.

– Les luxations de la prothèse : elles sont désormais rares. Elles sont liées le plus souvent à un faux mouvement accidentel dans les 3 premiers mois après la chirurgie (quand l’environnement de la prothèse n’est pas totalement cicatrisé). La remise en place de la prothèse nécessite une courte anesthésie et dans certains cas, une immobilisation temporaire par un bermuda thermoformé pour éviter une récidive. Des mouvements initialement déconseillés vous seront enseignés en post-opératoire.

– L’infection du site opératoire : malgré toutes les précautions prises lors du bilan pré-opératoire, et en per opératoire (préparation cutanée, antibioprophylacie), entre 0,5 et 1% des patients seront atteints d’une infection su site opératoire. Correctement et rapidement prise en charge, la guérison est le plus souvent la règle mais nécessite une réintervention pour nettoyer ou changer votre prothèse et un traitement antibiotique prolongéToute évolution anormale de votre cicatrice (rougeur, écoulement) doit vous faire reconsulter votre chirurgien en urgence. Après, la pose d’une prothèse, toute infection bactérienne devra être traitée par antibiotiques par votre médecin traitant pour éviter un passage sanguin et la contamination de votre prothèse.