L’instabilité des tendons fibulaires est une entité rare et mal connue et donc passant souvent inaperçue. Elle représente 1% des traumatismes de la cheville. Cette pathologie touche les tendons des muscles fibulaires et leurs rétinaculum (une sorte de gaine fibreuse) occasionnant une sortie possible vers l’avant de leur emplacement normalement en arrière de la malléole externe. La clinique peut mimer celle d’une entorse latérale de cheville avec une douleur de la partie externe de cheville dans un contexte sportif de changement de direction brusque, en revanche les douleurs sont plus postérieures et il n’y a pas de laxité dans la cheville.

Malheureusement, le taux de guérison sans chirurgie est faible et il y a donc une forte recommandation d’utiliser la chirurgie pour guérir.

Il a été identifié plusieurs types de facteurs favorisants comme une dysplasie de la gouttière fibulaire (le creux osseux dans lequel glisse les tendons n’est pas assez profond) ou une hyperlaxité du rétinaculum.

A l’examen votre chirurgien va chercher à reproduire l’instabilité et va regarder s’il y a des facteurs de risque chez vous. Ensuite il va regarder sur une IRM ou une échographie s’il y a un ou plusieurs tendons instables ? S’ils sont endommagés ? et s’il y a des dégâts associés.

Le traitement chirurgical va consister à corriger les facteurs de risques comme de creuser une gouttière plus profonde et de retendre le rétinaculum afin de stabiliser les tendons sans récidive. Les lésions des tendons co-existantes vont également être suturées.

En post opératoire, il est demandé de porter une botte amovible afin d’empêcher trop d’effort sur la réparation tout en permettant les soins de pansement.

Dr JF. Taburet